Notre Histoire

ACCUEILLIR CE QUE LE HASARD NOUS PROPOSE...

2 Caps Production - Notre histoire

Elle était journaliste à la rédaction européenne de France 3 ; lui était réalisateur cameraman freelance. Signe distinctif : ont baroudé depuis longtemps ensemble...
Info : ça va continuer. Viennent de créer ensemble leur boîte de prod'...
« C'est un choix volontaire, délibéré, complètement assumé... » Voilà comment Françoise Schöller commente sa décision de quitter France Télévisions le 31 décembre prochain. Elle y était salariée depuis 18 ans, après avoir fait l'essentiel de sa carrière dans la presse écrite et la radio. Et quand on lui demande les raisons de ce départ, elle ne réfléchit pas longtemps : « Approfondir, voilà ce qui me manquait. J'avais envie de travailler sur de grands formats... »

UN COUPLE PROFESSIONNEL EPROUVE

Thibaut GRAILLOTEx-reporter d'images pour M6, Thibaut Graillot vit à Strasbourg depuis dix ans. « Le boulot pour M6 m'a définitivement donné le virus de la télé » explique-t-il. « Puis j'ai été recruté par Via Storia, comme technicien au début mais très vite, j'ai travaillé l'image et le montage. Ca m'a passionné à un point que je me suis fixé comme objectif de finir par compter parmi les références régionales. Pour ça, j'ai bossé comme un malade, jour et nuit, semaine et week- end. Je me suis formé à fond, je n'hésitais pas à présenter mon travail à des anciens pour recueillir leurs critiques, bref... j'ai tout fait pour exister dans ce créneau-là. Au passage, peu à peu, j'ai découvert le plaisir de la création... ».
Françoise Schöller poursuit l'évocation : « La rédaction européenne n'avait pas de moyens propres de tournage. Un deal avait donc été passé avec Via Storia pour fournir matériel et moyens humains. C'est ainsi qu'on a fait connaissance avec Thibaut. C'était il y a dix ans. On a fait un reportage ensemble, en région, puis on s'est retrouvés en Slovénie, et tout s'est ensuite enchaîné... »
« A l'époque, j'étais un môme » se souvient Thibaut. « Je ne savais pas trop comment me comporter avec Françoise. J'étais intimidé, quoi... »

«Très vite, on a formé un excellent couple professionnel. Pour chaque reportage, je me suis mis à exiger Thibaut. On a fini par faire tous les pays européens ensemble, du nord au sud et de l'est à l'ouest. On a fini par se connaître par coeur... ».

LE GRAND SAUT

Tout va se cristalliser à l'issue d'un énième reportage commun, à Malte. « C'est là qu'on s'est mis dans la tête qu'on pouvait faire un film ensemble. C'est venu d'une frustration commune de ne pas pouvoir aller plus loin que le format court qui nous était alors commandé » raconte Françoise. « Une fois de plus, on a réalisé qu'on était parfaitement complémentaires. Il y a plein de choses qui font que ça colle entre nous » ajoute Thibaut. « Alors, on s'est lancé à fond pour réaliser notre idée. On a su ne pas écouter nos craintes : moi, par exemple, je n'ai pas eu peur de m'associer avec quelqu'un qui a quand même 27 ans de moins que moi... » précise Françoise. 2 CAPS PRODUCTION a donc été créée début août dernier et les deux associés ont beaucoup travaillé pour être opérationnels un mois plus tard, en septembre « Là, maintenant, on est bien » sourit Thibaut. « On a su faire les bons choix stratégiques et techniques et dans ce milieu, ce n'est pas simple, la technique évolue vite et en permanence. »

Les téléspectateurs pourront découvrir leur premier film, Ni Dieux Ni Magiciens. Résumé: Hôpital Universitaire de Strasbourg- Hautepierre. Comment sont pris en charge les patients atteints de sarcomes, cancers rares de l'appareil locomoteur ? A travers le travail du Docteur Di Marco et de toute son équipe, « Ni dieux ni magiciens » questionne le fait de soigner et de sauver des vies, nous confronte à la maladie et à la guérison, aux angoisses et au soulagement. Pudiquement, le film montre la relation soignant-soigné, empreinte d'humanité et d'empathie

Le film sera diffusé sur France 3 le 13 décembre prochain. Françoise et Thibaut sont en train de travailler entre autres sur un film qui devrait se tourner au Cambodge...

Le journalisme doit avoir du sens et servir à quelque chose » affirme Françoise. « Notre seule boussole à Thibaut et à moi est le désir, l'engagement. On ne fera pas de films « marketing » et on cherchera à réaliser des films capables de faire ressentir des émotions positives aux téléspectateurs de façon à pouvoir tordre le cou à quelques idées reçues. On a surtout envie de ne pas se priver de la découverte, de l'inattendu, oublier les références et être capables d'accueillir ce que le hasard nous propose... »

Presque un retour aux sources pour Françoise Schöller qui avait contribué à créer l'agence de presse Reporters d'Espoir...
« Maintenant, l'objectif est de savoir s'entourer des bonnes personnes sinon on n'ira pas très loin » proclame Thibaut. «L'essence de la création de 2 Caps Production est clairement de mettre la production au service de la réalisation. Le paradigme qu'on renverse... En revanche, on ne perdra jamais notre obsession : donner le meilleur de nous-même pour le client et avoir toujours un coup d'avance !

/// TEXTE JEAN-LUC FOURNIER PHOTOS DR
ORNORME STRASBOURG / décembre 2014
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Un mois vu par Françoise Schöller

Artilce paru dans le Journal des Entreprises

Françoise SCHÖLLERLes attentats de Paris. Après l’émotion, la rage, le dégoût, il faut maintenant prendre du recul, analyser ce qui s’est passé. Un certain nombre de valeurs ont été attaquées. J’ai été réconfortée par la très forte mobilisation de la population dès les premiers jours. Les Français ont exprimé leur souhait de vivre pacifiquement, dans le respect des valeurs de la démocratie. Chacun à son niveau a pu se remettre en question, sur ses craintes, ses méfiances. Côté politique, c’est un moment vraiment délicat. Il faut agir, mais se méfier des mesures trop radicales et hâtives, comme les USA dans l’après-11 septembre, le Patriot Act et l’invasion en Irak, avec les résultats qu’on connaît. On ne défend pas la liberté par moins de liberté.

La couverture médiatique des événements. La liberté d’expression, c’est aussi un pouvoir. Nous, journalistes, ne pouvons pas en faire n’importe quoi. J’ai été dégoûtée par le traitement des chaînes d’informations continues. Une série de «scoops» excitant l’émotion des auditeurs, en contradiction avec l’essence de notre métier qui consiste à vérifier, analyser, contextualiser des informations. Les attentats perpétrés par Boko Haram au Nigeria, peu médiatisés faute d’informations, contribuent aussi à exacerber les peurs. Nous allons organiser des débats au club de la presse pour éviter raccourcis malheureux, stigmatisations et amalgames.

Le forum économique mondial de Davos. L’ONG Oxfam a publié un rapport peu avant l’ouverture du forum indiquant qu’en 2016, les 80 personnes les plus riches du monde détiendront plus que 50 % de la population mondiale… Lors du dernier forum, les inégalités sociales avaient été pointées comme un facteur d’instabilité. Aujourd’hui ce n’est plus à l’ordre du jour… Pourtant, les assassins de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher ne viennent pas d’ailleurs, ils sont français. La fracture sociale est réelle. Nous devons lutter contre l’injustice, rappeler la nécessité fondamentale de l’éducation.
Victor Hugo a écrit : « Comment veut-on guérir le mal si l’on ne sonde pas les plaies ? ». Cette phrase prend tout son sens aujourd’hui.